Arnaud Brignon
Geodiversitas 45 (8), 243-276, (17 May 2023) https://doi.org/10.5252/geodiversitas2023v45a8
KEYWORDS: Histoire de la paléontologie, Eosauropterygia, Eusauropterygia, Nothosauroidea, Nothosaurus, Simosaurus, Trias, Muschelkalk, Ladinien, Lorraine, History of Palaeontology, Eosauropterygia, Eusauropterygia, Nothosauroidea, Nothosaurus, Simosaurus, Triassic, Muschelkalk, Ladinian, Lorraine
Charles Antoine Gaillardot (1774-1833), un ancien médecin militaire revenu se fixer dans sa ville natale à Lunéville (Meurthe-et-Moselle), fut le premier à signaler la présence d'ossements dans le Muschelkalk supérieur (Ladinien, Trias moyen) de Rehainviller et Mont-sur-Meurthe (France). Il communiqua ces spécimens à Georges Cuvier (1769-1832) qui les décrivit et en fit figurer une partie dans le dernier volume de la nouvelle édition de ses Recherches sur les ossemens fossiles publié à la fin de l'année 1824. D'après Cuvier, ces ossements étaient ceux d'un saurien inconnu présentant sous certains aspects des affinités à la fois avec les crocodiles, les ichthyosaures, les plésiosaures et les monitors (varans). Cuvier crut également reconnaître des os d'une prétendue tortue de mer de très grande taille. Une grande partie de ce matériel oublié depuis deux siècles est toujours conservée dans les collections du Muséum national d'Histoire naturelle à Paris (MNHN) et est présentée ici pour la première fois depuis la publication de Cuvier. Des dessins inédits retrouvés dans les archives de Cuvier conservées à la bibliothèque centrale du MNHN permettent en outre de dévoiler des spécimens qu'il avait mentionnés sans les figurer. L'ensemble de ce matériel représente les premiers sauroptérygiens découverts dans le Trias français. Certains de ces spécimens peuvent notamment être attribués aux nothosauroïdes (Nothosauroidea) Nothosaurus mirabilis Münster, 1834 et Simosaurus gaillardoti Meyer, 1842. Pour finir, le statut nomenclatural des nombreuses espèces introduites au XIXe siècle à partir de ce matériel est révisé.
The first sauropterygians (Reptilia, Sauropterygia) discovered in the Triassic of France by Charles Antoine Gaillardot and their interpretation by Georges Cuvier.
Charles Antoine Gaillardot (1774-1833), a former military doctor in the French army, who returned to his hometown of Lunéville (Meurthe-et-Moselle department, north-eastern France), was the first to report the presence of bones in the Upper Muschelkalk (Ladinian, Middle Triassic) of Rehainviller and Mont-sur-Meurthe (France). He communicated these specimens to Georges Cuvier (1769-1832) who described and illustrated them in the last volume of the new edition of his Recherches sur les ossemens fossiles published at the end of 1824. According to Cuvier, these bones were those of an unknown “saurian” exhibiting supposed affinities with crocodiles, ichthyosaurs, plesiosaurs and monitors (varans). Cuvier also thought he recognized the bones of a so-called “very large sea turtle”. A large part of this material, forgotten for two centuries, is still preserved in the collections of the Muséum national d'Histoire naturelle in Paris (MNHN) and is presented here for the first time since Cuvier's publication. Unpublished drawings found in Cuvier's archives kept at the central library of the MNHN also reveal specimens that he had mentioned without illustrating them. All this material represents the first sauropterygians discovered in the Triassic of France. Some of these specimens can notably be attributed to the nothosauroids (Nothosauroidea) Nothosaurus mirabilis Münster, 1834 and Simosaurus gaillardoti Meyer, 1842. Finally, the nomenclatural status of the many species introduced in the 19th century from this material is revised.